menthes cultivées en terrasses

La culture de plantes aromatiques en territoire cévenol (2/4) Des plantes adaptées

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Après avoir parlé du sol dans le précédent article, intéressons-nous maintenant aux plantes aromatiques choisies, sélectionnées pour correspondre le mieux possible à notre environnement local.

Les contraintes des cultures en terrasses

Les terrasses (ou traversiers, bancels, faisses… chacun pourra choisir) font partie de l’architecture typique des Cévennes. Nos terrains n’échappent pas à la règle et hormis un terrain où sont cultivés des lavandins, toutes les cultures sont situées de manière échelonnée.

La conséquence directe est une grande variété d’expositions (d’autant plus que nous avons gardé des arbres et qu’une colline se situe juste en face) ; il faut donc bien connaître les besoins de chaque plante, en termes d’ensoleillement ou au contraire d’ombre, pour optimiser le choix de l’implantation.

Cela limite parfois les possibilités (donc les rotations de cultures pour les plantes annuelles en particulier) et on se trompe aussi (les arbres ont poussé depuis l’année passée et l’ombre est plus importante que lors des dernières observations 😉 ). Il faut accepter de ne pas toujours réussir au premier coup (et parfois on peut avoir de bonnes surprises aussi 🙂 )

On verra cependant que les terrasses ont été très bien pensées sur la partie irrigation et que nous avons pu nous en servir en partie (à voir dans l’article 3/4).

Des plantes adaptées à notre territoire

Quand on est arrivés sur nos terrains et que tout n’était qu’à l’état de projet, on me demandait souvent « alors tu vas planter quoi ? » Ma réponse étonnait : « je ne sais pas encore, je ne connais pas mes terrains ». Dans le domaine des plantes aromatiques, on a la chance d’avoir un choix très large à notre disposition et je voulais partir du territoire.

L’idée, très simple, est de dire qu’il ne faut pas vouloir absolument telle plante parmi ses cultures au prétexte qu’elle est demandée.

Un exemple chez nous est la lavande fine : elle peut être implantée c’est vrai mais l’altitude à laquelle on se trouve (vers 400 m) est insuffisante pour produire une huile essentielle de qualité. Dans ce cas, j’ai choisi de cultiver du lavandin (et j’ai déjà eu la chance qu’on me propose de récolter les parties non coupées de cultures de lavandes fines qui elles se situaient vers 900 m).

Une observation des plantes sauvages déjà présentes (comme des églantiers pour un projet de rosiers) peut donner des pistes de réflexion.

Sélectionner pour mieux durer

J’ai commencé à faire mes graines pour le basilic, à faire les boutures de menthe poivrée, séparer les drageons des rosier de Damas et petit à petit j’ai des plantes de plus en plus résistantes.

Graines de basilic et pieds de basilic en arrirère-plan

Je n’ai rien inventé, bien sûr, mais cette sélection progressive sur quelques années montre déjà ses effets : des plantes jamais malades, nécessitant peu d’eau (même les basilics que je pensais plus gourmands en eau), qui se multiplient en peine période de sécheresse (!) (les rosiers).

Jeune pousse de rosier (août 2022)

Les semis spontanés sont également une très bonne manière d’obtenir de très belles plantes résistantes. C’est ce qui se passe chaque année sur une partie de mes calendulas : en fin de saison, je ne récolte pas les graines de la culture passée mais je laisse les dernières floraisons aller jusqu’à la graine. L’année suivante je me retrouve avec de nouveaux pieds, un peu plus loin, parfois un peu éparpillés mais tellement vigoureux :-). Attention, cela suppose de ne pas travailler son sol, de laisser les premières plantes (supposées souvent mauvaises) pousser et reconnaître les jeunes pousses (mais ça s’apprend vite).

L’observation est l’une des idées maîtresses, je vous donne l’exemple de ma terrasse des mélisses. La terrasse initialement choisie ne me donnait pas de jolis pieds, ils restaient très petits. Dans le même temps, du fait d’un compost sûrement rempli de graines de mélisse, des pieds ont poussé spontanément sur une autre terrasse, mieux exposée, tout de suite très beaux. Sans me poser de question, j’ai transféré les premiers sur cette terrasse et ils se sont rapidement développés à leur tour, sans plus de travail de ma part 🙂

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